Rached Zarrai Miladi, comme tant d’autres, pris dans le tourbillon dramatique et désastreux de l’actualité, a tenu à rendre hommage, à travers des photos collectées sur la toile et retravaillées avec l’outil numérique, à la Palestine et aux Ghazaoui.e.s qui vivent, au vu et au su du monde entier, un génocide depuis le 7 octobre…
Les œuvres de l’exposition collective «Métamorphose» continuent d’occuper les cimaises de l’espace «Aïn» jusqu’au 8 décembre courant. Installée depuis le 18 novembre dernier, il s’agit de la deuxième exposition depuis le début de la saison culturelle, organisée par le teneur des lieux et artiste photographe Mohamed Ayeb.
Si la première, intitulée «Anamorphose», s’intéressait aux différents faires d’une nouvelle génération d’artistes visuels tunisiens, celle-ci remonte un peu dans le temps pour opérer une petite rétrospective en braquant la lumière sur certaines pratiques des années 60 à nos jours. Ainsi sur les murs de l’espace, huiles, aquarelles et autres figurations narratives dialoguent avec de l’abstrait, de la nouvelle figuration et autres techniques mixtes et outils numériques, le tout signé par Abdelmalek Allani, Bady Chouchène, Ali Fakhet, Mokhtar Hnène, Zohra Largueche, Sana Mahfoudhi et Rached Zarrai Miladi.
L’idée étant, selon Mohamed Ayeb, de donner à voir un petit aperçu de l’évolution des arts plastiques sous nos cieux à travers les œuvres de générations d’artistes plasticiens de l’école des beaux-arts de Tunis, depuis la première promotion 1960/61 à celle de 2010 jusqu’à l’ère du numérique avec les traitements digitaux en photographie, les montages et la peinture numérique.
Il s’agit là, bien entendu, d’un échantillonnage et d’une sélection subjective non représentative de tous les arts plastiques tunisiens. Ce genre de rétrospectives qui nécessitent une collection et un espace conséquents, on aimerait bien les voir fleurir, de temps à autre, dans notre Musée national d’art moderne et contemporain qui tarde à mettre au jour plus d’œuvres de la riche et importante collection de l’Etat.
Dans «Métamorphose», on peut rencontrer une belle sélection d’œuvres de Mokhtar Hnène et Zohra Largueche, tous deux de la promotion de 1960 de l’école des Beaux-Arts de Tunis. Le premier présente trois huiles qu’il a signées cette année. Il représente la figuration folklorisante tunisienne avec ses scènes réalistes de la vie à Médina, ses métiers, ses ruelles et ses riverains.
Dans cette même veine figurative, Zohra Larguèche cette excellente aquarelliste, s’inspire aussi de la vieille ville dans les quatre délicates et vaporeuses aquarelles qu’elle expose. De l’aquarelle aussi, entre autres acryliques, avec Ali Fakhet. Une aquarelle moins puritaine avec des touches de couleurs plus voyantes aux contours plus marqués et plus définis.
Dans les œuvres proposées par Abdelmalek Allani, on peut voir cette «Métamorphose» de sa pratique à travers les 5 huiles qu’il expose : de la figuration aux gestes francs et audacieux dans son œuvre «Au repos» réalisée en 1984 et qui annonce une figuration plus libre, des touches impressionnistes dans «Volupté» peinte en 1996 et de l’abstraction lyrique dans ses deux toiles «Cinq étoiles» et «Omega».
Rached Zarrai Miladi, comme tant d’autres, pris dans le tourbillon dramatique et désastreux de l’actualité, a tenu à rendre hommage, à travers des photos collectées sur la toile et retravaillées avec l’outil numérique, à la Palestine et aux Ghazaoui.e.s qui vivent, au vu et au su du monde entier, un génocide depuis le 7 octobre…
D’autres faires sont à découvrir dans cette exposition à l’instar des huiles de Bady Chouchène et les montages photographiques et autres techniques mixtes de Sana Mahfoudhi.